Pour mes débuts en freelance, comment je me suis cassé la tête pour tarifer mes prestations …
Publié le 5/5/2022
Pour mes débuts en freelance, comment je me suis cassé la tête pour tarifer mes prestations …
Appelez tout de suite les modos ! Aujourd’hui, on va parler d’un sujet qui fâche : l’argent. Qu’on le veuille ou non, parler de flouze, d’oseille ou de pépettes, globalement, ça reste encore difficile à aborder sur le web français.
Alors, pardonnez-moi pour le disclaimer un peu bateau que voici : tout ce qui est dit dans cet article est le résultat de mon expérience et fait la moyenne de mes valeurs et de mes idéaux. En d’autres mots ? Ça n’engage que moi et ce n’est en aucun cas un cours magistral. Maintenant que c’est dit, on peut y aller ! Quand on commence sa carrière de freelance, qu’on soit encore vert derrière les oreilles ou blindé par 20 ans d’expérience, la question des tarifs qu’on va pratiquer a vite tendance à devenir obsédante. Et c’est assez bien normal !
Même si on s’apprête à pratiquer un métier qu’on aime - a priori -, la passion ne suffit pas pour payer le loyer, les courses et les projets que tout un chacun espère mener à terme dans sa vie. Un peu de temps… C’est l’euphémisme qu’il m’aura fallu pour trouver le bon positionnement tarifaire et arrêter de me poser mille questions.
Je me suis dit que si je racontais comment j’y étais arrivé, cela pourrait éventuellement décomplexer et donner des pistes aux téméraires qui se lancent dans l’aventure.
Le kebab, l’échelle de valeur parfaite ! Ou pas.
Quand j’ai commencé à devenir freelance en rédaction web, j’étais sur le banc de ma deuxième année de philo. Je m’étais davantage lancé là-dedans pour le jeu que pour un véritable projet professionnel. Ceci expliquant celà, j’avais clairement le barème d’un étudiant en tête.
Pour le dire autrement, je traduisais la rémunération de mon article en nombre de kebabs ou de pintes, sans me soucier de rentabiliser mes heures ou les efforts consentis pour la prospection. Ce manque de recul et d’expérience m’a conduit à faire ce que beaucoup font dans cette situation : je me suis bradé à mort. Heureusement, ça n’a pas duré longtemps. Ma jugeote des grands jours - se racle la gorge honteusement - m’a vite fait réaliser que travailler six heures pour deux grecs n'était pas l'action la plus rentable. Je suis alors parti à la chasse aux informations. J’ai épluché plus sérieusement les baromètres et échangé avec de nombreux professionnels. C’est comme ça que j’ai appris ceci :
Primo, je cassais littéralement le marché
Deuxio, le travail que je faisais pour me payer une guitare et des livraisons de pizzas, d’autres le faisaient pour vivre.
C’est à partir de là que j’ai intégré une évidence : être freelance, c’est un job sérieux, et pas un truc qu’on fait avant de trouver un “vrai” emploi. J’ai alors évalué mes compétences par rapport à celles de mes pairs. Je me suis passionné pour mon travail et j’ai cherché les meilleurs axes pour valoriser ce que je savais faire. Résultat : j’ai fait un X5 sur mes tarifs en moins d’un an.
Ce que j’ai appris de ce petit parcours
Avec l’expérience, le rythme des années, de jolies références, des textes qui ont fait leurs preuves et des statistiques qui ne mentent pas… mes tarifs ont encore progressé. Depuis le début, j’ai fait un beau X10 et je me trouve aujourd’hui dans la moyenne du baromètre Malt. Dans l'intervalle, les milliers de mots que j’ai alignés m’ont permis d’atteindre un objectif qui me tenait à cœur : j’ai eu le bonheur de pouvoir acheter ma maison.
Et voici ce que j’ai appris sur mon parcours :
Je me suis rapidement rendu compte que le temps passé à faire le travail n’est pas nécessairement corollaire au prix pratiqué. Quand vous rédigez, en une journée, une séquence de mails qui rapporte des conversions à cinq chiffres, on voit bien que c’est la valeur ajoutée qui doit aiguiller le tarif, et non pas le nombre de minutes.
Dans un esprit de fidélité, je n’ai jamais modifié le tarif initialement convenu avec les clients qui me suivent. Le bilan, c’est que tout le monde s’y retrouve. L’argent ne doit pas être le seul critère de décision. La régularité, la confiance, le respect mutuel, la nature du projet, tout cela doit être pris en compte.
Tout projet étant différent, il ne sert à rien d’avoir une grille tarifaire toute faite.
Vous avez le droit de pratiquer n’importe quel tarif, tant que vous ne faites pas de concurrence déloyale.
Tout le temps souterrain - celui qui ne rapporte pas de revenu directement (comptabilité, prospection, réseaux sociaux) doit être rémunéré dans le schéma financier que vous mettez en place. Il faut apprendre à lisser ce qu’on gagne pour se rendre compte du revenu réel lié à chaque mission.
Il faut donc prévoir un tarif suffisamment élevé pour anticiper les frais parallèles : vacances, mutuelle, complément de retraite, etc. Sans oublier ce que chaque freelance est en droit de redouter : le risque de perdre un ou plusieurs clients.
Le client ne doit pas vous imposer son prix. Vous êtes sur une même échelle de valeur. Vous ne travaillez pas pour lui, mais avec lui. Il a tout aussi besoin de vos compétences que vous de son argent.
N’avancez pas seul !
Il existe un marché et une réalité. Vous serez parfois pris de doutes et c’est parfaitement normal. De la même façon que votre panel de compétences changera avec le temps, vos tarifs évolueront. C’est une perpétuelle remise en question. Si vous vous posez des questions, le mieux est d’en discuter et de confronter votre point de vue avec d’autres professionnels, via des groupes, par exemple.
Mais en tout état de cause, gardez en tête que vous avez le dernier mot : vous êtes le seul juge de votre valeur.
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